Nous étions un peu inquiet de trouver une neige noire de cendres, suite à l'énorme éruption du volcan Puyehue en Juin de cette année. Mais les vents dominants de l'hiver austral sont restés orientés à l'est, et ont épargné en grande partie le Chili. Par contre en Patagonie argentine, ce fût et c'est encore, une catastrophe pour l'agriculture, l'élevage et le tourisme.
En certains endroits la cendre s'est accumulée sur 15 cm! Et associée à la sécheresse qui sévit depuis 4 années maintenant, l'indice de mortalité parmi les troupeaux d'ovins et de bovins est passé de 15 à 80%.
Les vols sur Carlos de Bariloche n'ont repris qu'à la mi-septembre, et la saison de ski n'a pas pu se dérouler normalement: remplissage à 50% en haute-saison, le chômage qui a grimpé à 40%... Aujourd'hui beaucoup de commerces n'ont pas survécu et ont mis la clé sous la porte. Leurs propriétaires ont déménagé, et ceux qui sont restés craignent pour leur santé...
A mille kilomètres de là, nous atterrissions à Santiago del Chile, pour notre cinquième séjour à ski... Une réalité bien différente que celle vécue par les "gauchos" argentins! Et je suis toujours stupéfait de voir à quel point nous pouvons exister les uns à côté des autres sans "vivre le même monde"...
Que connaît-on en Europe, de ce pays d'Amérique du Sud, à part leurs vins et fruits qui inondent nos supermarchés en hiver, et une dictature mal connue qui a longtemps meurtri les chiliens? Son économie est en plein essor depuis une bonne vingtaine d'années, et lui assure une croissance-phare (entre 6 et 8%). Elle est basée essentiellement sur ces exportations de Cuivre (1er producteur au monde) mais aussi une faible corruption et un fort degré d'instruction de la population. Malgré cela on observe une grande disparité entre pauvres et riches et 35% des chiliens vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Comparé à d'autres pays tels que le Pérou ou la Bolivie, le Chili n'est plus très typé indien, tant au niveau des gens que de la culture. Mais les chiliens sont très attachants, toujours disponibles, prêt à rendre service. J'ai plaisir à retrouver leur calme, leur simplicité dans l'échange, la tendresse des amants sur les pelouses de Santiago, celle des pères à l'égard de leurs enfants dans les piscines thermales. Il y a de la douceur dans l'air, et une certaine sérénité!
Notre itinéraire est maintenant rôdé et nous maîtrisons bien les petits détails qui "huilent" l'organisation un peu complexe de ce voyage.
Tilly, Clare et Peter, Kate et François, David, et Claire (la mienne...) ont participé à ce ski road trip.
Les grosses chutes de neige tardives nous ont offertes d'excellentes conditions de ski, et le ciel est resté suffisamment clément pour atteindre 6 volcans. Mais rassurez-vous: le volcan Puyehue n'a jamais fait parti de nos objectifs!
Sur plus de 3000km, la panaméricaine est l'artère principale de cet étroit pays. Depuis Santiago elle nous donne accès à toutes les routes secondaires finissant très souvent en cul-de-sac au pied des volcans.
Depuis Termas de Chilian nous avons skié les "Chilian's brothers". Je n'étais pas remonté sur la crête du Nuevo depuis 2004! sa descente par ? est longue et magnifique, se faufilant sur plusieurs kilomètres dans un dédale de vallons dont les rives sont des coulées de lave figées par le temps. Quant au Viejo, au pied de sa descente nous devions goûter aux aguas calientes, un torrent chaud naturel bordé de murs neigeux! Mais comme l'année dernière l'eau y était trop chaude!
l'Antuco s'impose sur l'horizon, au bout d'une grande ligne droite asphaltée... Pyramide parfaite, lumineuse dans le ciel de fin d'après-midi, au- dessus d'une nature sauvage et inhabitée. Le lieu est magique!
La neige dure sous le sommet nous oblige à finir en crampons, skis sur le sac, mais la descente est superbe.
Plus au sud nous entrons en pays araucarias, où les allemands ont une longue tradition d'émigration: les premiers arrivèrent au 19éme siècle , et non juste après la défaite des nazis, comme beaucoup d'européens pensent à tord...
Au milieu des immenses pâturages la nature est belle, vaste, et les araucarias se détachent en ombre chinoise sur les crêtes.
De nombreux volcans trônent majestueusement, proches les uns des autres.
D'abord le Lonquimay! une fine arête de neige et de scories nous donne accès à l'immense cratère. Ses pentes raides nous ramène à sa sympathique petite station de ski, posée sur les plats en lisière des forêts d'Araucarias.
Le lendemain nous avons dû partir à la nuit pour rallier le lointain et secret Sierra Nevada. L'une des rares ascensions qui commence dans de fantastiques forêts de lenguas et araucarias. Ce sommet qui n'a pas l'alture altière de ces grands frères, est sûrement notre petit chouchou! D'autant plus qu'il reçoit peu de visiteurs... Clare garde un souvenir ému de cette très longue journée!
Le temps vire et nous empêche de tenter le Llaima, le cône le plus élevé du coin. Nous roulons plus au sud jusqu'à la ville de Pucon, au pied du Villarica. Son ascension nous a souvent laissé des souvenirs d'esthétique parfaite! Mais déjà celle faite en 2010 avait rompu le charme...
Cette année, à l'entame de cette montée, la nuit était claire et étoilée. Une image fantastique nous est restée de cette aube: au-dessus du cône sommital le ciel rougeoyait dans la nuit noire... Le Villarica est certes en activité mais se contente de "fumer" des vapeurs sulfureuses toxiques pendant la journée. Mais à cet instant, on a vraiment pu imaginer les battements du magma en fusion au coeur du cratère...
Le sommet est atteint par un fort vent glacial et au prix d'une longue montée en crampons. la vision du cratère, parfait dans sa forme et aux riches couleurs, provoque alors une intense émotion collective... Un moment de communion qui nait sans raison rationnelle, provoqué par la beauté surprenante de cette nature...
La descente sera l'enfer! Dérapage exténuant sur 600 mètres de neige verglacée, chute interdite et concentration maximale... En bas Tilly n'en revient pas d'être encore vivante!
La décontraction viendra vraiment aux magnifiques thermes naturels de Los Pozones; quel bonheur de se prélasser dans ces piscines en pleine nature! Ce sont des lieux très prisés par les chiliens eux-mêmes, qui viennent s'y décontracter tranquillement en famille, en ce dimanche après-midi.
Puis le soleil nous a fuit... Grisaille et ciel bas pour cette dernière étape à la frontière argentine, dans la réserve de Huilo Huilo. Si nous n'avons pu grimper sur un autre volcan, nous avons pu visiter cette région éloignée de tout, où un milliardaire a réalisé son rêve fou: bâtir un complexe hôtelier au coeur de "sa montagne privée": Le Mocho-Choshuenco.
Dommage que ce fantastique délire architecturale ne soit pas destiné à un large public... C'est hors de prix et c'est entrain de devenir un parc privé uniquement pour nantis! Cela gâche un peu le plaisir à venir s'immerger dans cette nature inviolée...
De retour à Santiago Claire ma compagne, me tanne pour passer notre dernière journée à Valparaiso. Je renâcle, j'ai la flemme de repartir dans les transports pour rallier cette ville mythique située à 120km de Santiago sur la côte pacifique. Finalement je cède...et te remercie Claire! Que cela aurait été dommage de passer à côté de cette ville extraordinaire; elle mérite bien plus de s'y attarder que Santiago!
Toute la journée nous avons escaladé, descendu les rues pavées, ruelles étroites, étroits escaliers, empruntés les vieux funiculaires donnant accès aux collines habitées dominant la ville basse en front de mer. Certains "cerros" (collines) sont très pauvres, et les maisons de tôles aux couleurs multicolores semblent tenir par miracle au bord des ravins. Bellavista abrite la modeste résidence de Pablo Neruda, d'autres enfin grimpent en pente raide vers de splendides demeures coloniales, vestiges de la présence anglaise du 19éme siècle.
la ville entière présente des fresques murales qui ont déjà défrayé la chronique, c'est un véritable musée populaire en plein air et tous les styles cohabitent!
Certains quartiers de la ville basse grouillent d'activité, et l'atmosphère est joyeuse! Les habitants nous hèlent dans le marché, tout sourire... Cette ville historique vibre, est profondément humaine, et on comprend qu'elle fût le refuge de nombreux poètes et artistes.
Bref une vrai belle découverte, Valparaiso mérite plus que cette visite-éclair, et je pense qu'elle sera incontournable lors de notre prochaine venue!
Un grand merci encore à Andres Gabor, notre contact sur place. Personnage hyper-pro et précieux dans notre organisation, je le recommande à quiconque souhaite un soutien logistique dans ce pays (parle parfaitement anglais).
CHILE 2011
We have fine-tuned this trip and we now work hard on the little details that make all the difference to the somewhat complex logistics of the trip. Tilly, Clare and Peter, Kate and Francois, David, and my Claire joined us for this trip. The late snowfall meant that we enjoyed fabulous conditions and the sky stayed clear enough for us to reach our target for the trip of six volcano summits! Rest assured, Puyehue was never on our list!
south, we headed into the Araucarias country – there is a long tradition of German settlers here: they first arrived in the 19th Century – it wasn’t, as many mistakenly believe, only after the German’s defeat during the war..
The whole city is covered in murals – old and new – a sort of outdoor museum of street art where all styles live happily side by side. Some parts of town are full of life and there is a happy buzz about the place. As we walk through the market, people call out to us, smiling. This vibrant historic town is alive and it is easy to understand why so many artists and poets made it their home. In summary, it was a real find.
Finally, I would like to thank Andres Gabor, our local man on the ground. He is a true professional – and speaks perfect English! - And he is the lynchpin to the success of this sort of trip. I strongly recommend him to anyone requiring assistance with planning and logistics in this wonderful country. (Please ask me for his contact details)